Faire ce que l'on veut avec son corps, et faire des enfants, ce sont deux choses bien différentes. Pourtant, certains discours laissent planer un doute selon lequel une femme ne ferait pas ce qu'elle veut avec son corps si elle veut avoir des enfants.

En 2022, les femmes n'ont jamais été aussi libres, surtout de faire ce qu'elles veulent avec leur corps. On peut aujourd'hui profiter de la sexualité en se protégeant, et on peut même profiter d'éliminer un fœtus si les premières barrières n'ont pas fonctionné. Il peut y avoir un "accident" pour une grossesse, mais on peut difficilement dire que l'on a des enfants par accident aujourd'hui.

Faire des enfants, c'est un choix qui se fait à deux, mais jusqu'à preuve du contraire, ce sont les femmes qui ont le pouvoir de trancher sur la finalité, qu'on le veuille ou non. La participation des hommes est quand même très limitée, ils n'espèrent souvent qu'être sûrs d'être le père.

Aussi, faire un choix, cela n'impose pas sa réussite, mais cela devrait imposer d'en assumer les conséquences si l'on se considère comme "quelqu'un de bien". Avec l'expérience, on apprend qu'il n'y a pas de bons ou de mauvais choix, seulement des choix et des non choix. Et si le souhait est d'avoir des enfants sans en avoir les contraintes, c'est impossible, et c'est très bien comme ça quand on y réfléchie sérieusement.

Le raisonnement dérangeant (dangereux?), c'est d'imaginer que la vie aurait été meilleure sans enfant, et à moins d'avoir une boule de cristal, ça ne restera que spéculatif. Oui c'est dur d'avoir des enfants, c'est même extrême dans certains cas particuliers, et tous les parents passent par des étapes qui peuvent leur faire voir la vie en blanc, en rose ou en noir. Mais… c'est la vie. Le seul truc qui importe, c'est qu'ils sont maintenant là et qu'il faut s'en occuper, plutôt que de fantasmer sur une réalité alternative ou sur l'herbe plus verte chez le voisin. Le pire étant, sous prétextes d'amalgames, d'orienter le choix futur des autres vers un déni de réalité. On peut vouloir du beurre, mais vouloir récupérer l'énergie dépensée pour se le procurer, c'est impossible.

Il y a une pression de la société, qui est plus un ressenti de notre propre vision sur nous-même, souvent le résultat des nombreux clichés médiatiques et romanesques, qui nous pousse à chercher une forme de perfection irréalisable et irréaliste.
Mais la vraie pression ne vient pas réellement de la société, elle provient principalement de la biologie. Il y a une sorte d'horloge dont il est parfois difficile d'accepter l'heure qu'elle nous indique. Et cette horloge est encore plus terrible pour les femmes que pour les hommes, si l'on vient à considérer notre reproduction. Il y a une date d'expiration (pour la reproduction), inconnue mais estimable, qui met une pression énorme sur les femmes à la fin de la vingtaine. C'est cette pression qui pousse les femmes à faire des choix cornéliens entre carrière et famille ou à essayer de trouver en vain un "homme parfait" par exemple.

Maintenant on peut aussi regarder les statistiques, et voir qu'avec la "modernité", le nombre de femmes qui regrettent de ne pas avoir fait d'enfant et/ou qui sombrent en dépression est en réelle augmentation, c'est triste.
Plutôt que se demander si c'est bien ou pas de faire des enfants, il faudrait se demander quelles sont les conséquences d'en avoir, et quelles sont les conséquences de ne pas en avoir.
C'est la peur de l'imperfection qui devrait être combattu, et non ce pourquoi notre corps a été programmé. Le vrai objectif, ce n'est pas de savoir et contrôler ce que chacun fait, puisque chacun est libre, c'est que chacun fasse ce qu'il veut en connaissance de cause.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *