Cela vous choque ? Hé bien tant mieux, je vous avoue que l'inverse m'aurait embêté. Mais si vous considérez ce texte comme assez révoltant, j'imagine qu'il en serait de même quel que soit le genre ciblé. Je dis cela car ce texte, écrit par un certain "Eny Gosim", est en réalité une adaptation d'un discours mis en avant par des associations militantes dont les sornettes (haineuses) ont quand même trouvé une clientèle importante de "j'aime" sur les réseaux.

Original du texte

Il semble donc que ce genre de document, qui circule activement, ne suscite que peu d'inquiétude lorsqu'il concerne les hommes. Comparable à une gifle infligée à un homme qui pourra créer un étonnement, quand ce n'est pas de l'indifférence, cette même action créera de vives émotions, et souvent une interposition rapide, si elle est dirigée contre une femme. Ce n'est ni bien, ni mal, c'est notre caractérisation sociale : nous tolérons plus facilement certaines choses que d'autres, et ce sexisme ordinaire en fait partie.

Juste de la provoc

Croyez-moi, je comprends parfaitement l'intérêt de la provocation pour faire passer un message, je m'adonne assez facilement à l'exercice. Mais dans le cas présent, il ne s'agit pas de provocation, il est question ici d'erreurs, de généralisation sans fondement et de propositions malsaines. Tout ceci au titre d'un passé sans doute inventé, mais en tout état de cause révolu.

Il s'agit donc à un moment de faire la part des choses plutôt que de participer à de fausses croyances qui instaurent dans la durée un climat toxique dans les relations humaines en général, mais également dans les relations intimes.

Des explications

Soyons sérieux : contrairement à ce qui est dit, il faut être deux pour une grossesse, qu'elle soit désirée ou non. La grossesse non désirée est un "accident", qui normalement n'arrive que si : les deux parties ne souhaitaient pas d'enfant ET ces deux parties ont utilisé des moyens de contraception fiables.

Cet "accident" peut se produire par une connaissance limitée sur la reproduction ou la contraception. Mais peut se produire aussi lors de "prises de risques", par exemple quand il y a consommation de substances qui permettent de lever l'inhibition, comme l'alcool.

La reproduction

La grossesse ne peut survenir que si l'homme a un orgasme

Non. Même si l'orgasme masculin est généralement synchronisé avec la dispersion de la semence, les mâles peuvent éjaculer sans orgasme. En plus, l'éjaculation n'est pas obligatoire pour féconder. En effet, le liquide pré-éjaculatoire peut contenir des spermatozoïdes, et même si la concentration est faible, la possibilité de conception existe. C'est d'ailleurs pour cette raison, entre autres, que la méthode du retrait est considérée comme peu efficace.

La femme peut tomber enceinte 2 jours par mois, l'homme peut provoquer la grossesse 365 jours par an

En réalité, la période où les femelles peuvent tomber enceintes est beaucoup plus courte, à savoir quelques heures. La difficulté réside dans le fait qu'il est compliqué de savoir quel est ce moment propice, qui peut varier sur 5 ou 6 jours. Les spermatozoïdes quant à eux peuvent survivre en moyenne 2 jours, il est donc possible de tomber enceinte malgré une propulsion des spermatozoïdes en dehors du moment propice.

La contraception

La seule contraception qui fonctionne à 100% est l'abstinence. Nos corps sont programmés ainsi, et tout rapport sexuel implique une possibilité de permettre une fécondation. Nous ne sommes pas des robots avec un bouton reproduction on/off, même si nous aimons bien jouer les apprentis sorciers dans beaucoup de domaines.

La contraception orale pour hommes n'a pas été approuvée à cause des effets secondaires qui n'étaient rien en comparaison de ceux des femmes.

Les défis sur la contraception orale pour les hommes résident dans d'autres éléments, car les effets secondaires tels que les changements d'humeur ou la modification de libido, sont en réalité équivalents. Dans les faits, l'arrêt d'un ovule est un processus unique qui se produit une fois par mois, alors que les spermatozoïdes sont produits en grande quantité et constamment renouvelés, c'est un processus continu. Les spermatozoïdes sont aussi plus mobiles et moins vulnérables à certaines formes de contrôle hormonal que les ovules. La recherche dans ce domaine évolue, de nouvelles études sont régulièrement publiées et il est possible que de nouvelles options soient approuvées à l'avenir.

Les hommes n'aiment pas les préservatifs [...] certains s'autorisent même à l'enlever

Il est possible, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, que l'utilisation du préservatif soit un frein, mais il n'en reste pas moins la combinaison la plus efficace entre moyen de contraception et protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Ils sont disponibles très facilement pour tous, souvent gratuits pour les plus jeunes, et il n'est pas nécessaire d'être un homme pour en avoir.

En ce qui concerne les hommes qui enlèveraient leur capote pendant l'acte sans prévenir leur partenaire, il s'agit ici d'un autre problème : le manque de respect envers soi et son partenaire. Si votre partenaire, homme ou femme (je précise), décide sans vous le dire, d'enlever le préservatif, de le craquer, de mentir sur sa contraception, ou toute autre chose équivalente, alors vous devez le fuir s'il n'y a pas de rappel à l'ordre possible.

La pression déguisée

La honte d'enfanter

Est-ce pire que de forcer 500 000 femmes par an à vomir, à prendre 20kg et à se déchirer le corps en accouchant ? Ou bien de mourir pendant la grossesse...

Les châtiments physiques pour les femmes vous semblent normaux ?

Il va sans dire que les châtiments physiques sont évidemment à bannir. Pour autant, il est dérangeant de faire passer la grossesse pour un châtiment. Est-ce que la grossesse et l'accouchement sont des expériences difficiles et éprouvantes ? Bien entendu, c'est d'ailleurs pour cette raison que les mères bénéficient d'aides, de soutiens appropriés et d'attentions médicales. Il est important de noter que la plupart des femmes choisissent de devenir mères et voient la grossesse comme une partie intégrante de leur vie. Il n'est pas honteux de vouloir des enfants, comme de ne pas en vouloir. Mais la "vie moderne" apportent son lot de nouvelles interactions qui peuvent faire croire que nos besoins devraient être déterminés par une position "pro" carriériste, et que nous serions malheureux de choisir une autre voie.

Cette partie me fait penser : Est-ce pire que de faire croire à des centaines de millions de personnes qu'il est normal de peser deux fois son poids de forme, que cela n'aura aucune implication sur leur santé et leurs relations, à grand coup d'intentions positives comme le "body positivisme" par exemple ? L'idéal de Boboland n'est représentatif que de quelques privilégiés, et non de la population.

La pression sociale que certains dénoncent dans un sens est vraie aussi dans l'autre sens, mais la plus dangereuse est celle qu'on s'impose en réalité soi-même lorsqu'elle diffère de nos convictions. Autrement dit, nous ne sommes pas obligés de mal vivre une "pression sociale", il est même plus facile et sain de l'accepter pour ce qu'elle est, et continuer son petit bonhomme de chemin. Si quelqu'un vous ennuie avec ses "si j'étais toi" et qu'il vous semble qu'elle n'est plus dans le conseil, ne prenez pas la mouche. Demandez lui pourquoi elle ferait ça comme ça, et ensuite libre à vous de lui expliquer pourquoi vous voulez faire autrement, ou pas. Chacun pourra mieux se comprendre et vous serez vous-même plus zen sur la question.

La descente en enfer

Tous les hommes pourraient être tenus par la loi de se faire faire une vasectomie dès la puberté

C'est la partie la plus dérangeante pour ma part, surtout venant de la part d'une association louant "l'égalité". A une époque où l'un des slogans les plus connus est "mon corps mon choix", imposer une intervention visant la contraception permanente à des enfants suscite des préoccupations considérables en matière de droits de l'homme, d'autonomie individuelle et de liberté de choix : l'autonomie reproductive est un droit fondamental. Qui plus est, la réversibilité de la vasectomie comme de la ligature des trompes, n'est pas garantie et n'est pas sans risque, en tout cas à l'heure qu'il est.

Combat stérile

Evidemment, ni l'éjaculation, ni l'ovulation ne sont des actes irresponsables. Ils sont naturels et inhérents à la condition humaine. Pour bon nombre d'humains, le sexe n'est pas que reproductif, il est aussi récréatif, et cela implique que chacun doit accepter sa part de responsabilité dans l'accession à l'accouplement érotique.

Il y a une volonté de réduire la société à un combat idéologique entre hommes et femmes, où chacun des deux sexes essaierait de prendre le pouvoir sur l'autre. C'est en réalité à la fois bien plus simple et bien plus complexe. Bien plus simple car de nombreuses raisons biologiques et sociologiques expliquent les différences entre les sexes ; et bien plus complexe car il existe un point central dans toute cette histoire : nous sommes des individus. Notre individualité est ce qui nous amène à faire des choix qui ne peuvent être expliqués ou compris en fonction du sexe seul. Egoïstement, nous influençons ceux qui nous entourent, nous privilégions notre groupe d'appartenance, nous aimons autant que nous détestons. Nous sommes chacun une architecture sexologique, fruit d'une construction historique, biologique et sociologique.

S'il y a un combat à mener, il est en grande partie avec soi-même, dans notre capacité à ne pas laisser notre animalité l'emporter sur le reste et à rechercher un partenaire compatible, c'est-à-dire où s'opèrent de manière mutuelle communication, respect et prise de responsabilité. Si vous rencontrez une personne qui fait passer son propre plaisir avant la sureté du couple, ne laissez pas votre ressenti vous abuser et ne prolongez pas cette mascarade d'amour. En grande majorité, contrairement à ceux dont l'objectif n'est qu'éphémère, hommes et femmes qui souhaitent prolonger une relation ne chercheront pas à vous piéger. Je concède qu'il existe des exceptions, mais comme son nom l'indique, ce n'est pas la généralité.


2 réponses à “L'ovulation irresponsable”

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